3 idées reçues sur l’IA qu’on entend toujours en 2025
Par Lumind, votre partenaire IA
TL;DR : Cet article revient sur trois idées qu’on entend encore souvent à propos de l’IA : que ChatGPT est l’IA, que le prompt fait la différence, et que le cloud garantit la confidentialité. On les remet en perspective à partir de cas concrets observés sur le terrain.
Bienvenue dans ce douzième (déjà?!) numéro de Lumière sur l’IA. Chaque semaine, on partage des retours concrets issus de nos projets, des outils qu’on teste, et des échanges que l’on a avec les équipes des PME suisses sur le terrain.
Aujourd’hui, on revient sur trois idées qu’on entend encore souvent quand il est question d’IA. L’occasion de les mettre en perspective à travers ce qu’on observe dans la pratique, en 2025.
1. « L’IA, c’est ChatGPT et rien d’autre »
Depuis fin 2022, le nom « ChatGPT » est devenu synonyme d’intelligence artificielle. Pour beaucoup, l’IA se résume à ce chatbot textuel, reléguant tout le reste au second plan.
Ce que disent les faits :
- ChatGPT n’est qu’un modèle parmi des dizaines d’autres. Google Gemini, Claude, Llama, et bien d’autres, proposent des capacités parfois supérieures ou complémentaires selon les usages.
- L’IA ne se limite pas au texte. Les modèles multimodaux (texte, image, son, vidéo) se multiplient. Gemini, par exemple, traite texte et images, tandis que DALL-E ou Stable Diffusion génèrent des images, et des modèles comme Whisper transcrivent l’audio.
- Les usages professionnels de l’IA dépassent largement le chatbot : analyse de données, détection de fraudes, automatisation industrielle, recherche scientifique, diagnostic médical, etc. Les modèles sont adaptés à chaque cas d’usage, parfois entraînés spécifiquement sur des corpus métiers.
« Réduire l’IA à ChatGPT, c’est comme réduire Internet à Google. C’est ignorer la diversité des modèles, des usages et des innovations en cours. »
À retenir :
L’IA est un écosystème foisonnant, en constante évolution. ChatGPT est un produit phare, mais il n’est que la partie émergée d’un iceberg technologique et scientifique.
2. « Le prompt est tout : il suffit de bien formuler sa question pour exploiter l’IA »
L’art du prompt – c’est-à-dire la manière de formuler une requête à une IA générative – est souvent présenté comme la clé de la réussite. On trouve des guides, des formations, des « prompt engineers » qui promettent de transformer n’importe quelle IA en génie obéissant, à condition de trouver la bonne formule.
Ce que disent les faits :
- Oui, la formulation du prompt influence la qualité de la réponse. Un prompt clair, précis, contextualisé, permet d’obtenir des résultats plus pertinents, de réduire les biais et d’éviter les réponses hors sujet.
- Mais la recherche montre que l’impact du prompt a ses limites. Les modèles d’IA de dernière génération (GPT-4, Claude 3, Gemini, etc.) sont conçus pour comprendre des instructions variées et s’adapter à des formulations imparfaites. Leur robustesse s’accroît à chaque itération, réduisant la dépendance à la « magie du prompt ».
- L’essentiel réside dans la qualité des données d’entraînement et l’architecture du modèle. Un prompt ne compensera jamais un modèle mal entraîné ou biaisé. Les chercheurs insistent : « l’art du prompt devient une compétence clé, mais il ne remplace pas la compréhension du fonctionnement de l’IA et de ses limites ».
« Le prompt n’est pas une baguette magique. Il optimise, il ne crée pas la compétence du modèle. L’enjeu est de comprendre comment l’IA raisonne, pas seulement comment lui parler. »
À retenir : Le prompt est un levier d’optimisation, pas la clé de voûte de l’IA. Mieux vaut investir dans la compréhension des modèles, des jeux de données et des usages que dans la seule « promptisation ».
3. « Mes données sont en sécurité chez les hébergeurs cloud : ils ne les utilisent pas pour entraîner leurs modèles »
La confidentialité des données est une préoccupation majeure. Beaucoup pensent que les grands hébergeurs cloud (américains ou non) garantissent que leurs données ne seront jamais utilisées pour entraîner des modèles d’IA.
Ce que disent les faits :
- Les conditions d’utilisation des principaux services cloud (AWS, Azure, Google Cloud, OpenAI, etc.) incluent souvent des clauses permettant l’utilisation des données pour améliorer les services, y compris l’entraînement de modèles d’IA, sauf mention ou contrat spécifique contraire.
- Même lorsque les données sont chiffrées ou anonymisées, il existe un risque de réutilisation ou de fuite si les processus internes ne sont pas rigoureux. La souveraineté des données dépend du pays d’hébergement, des lois locales (RGPD, Cloud Act américain, etc.) et du niveau de contrôle effectif.
- Les alternatives existent : IA « on-premise » (installée et gérée sur les serveurs de l’entreprise), cloud souverain Suisse (comme infomaniak | The Ethical Cloud), solutions open source. Ces options offrent une maîtrise accrue, mais au prix d’un investissement technique et humain plus important.
« La sécurité des données dans le cloud n’est jamais absolue. Seule une gouvernance stricte, des audits réguliers et le choix d’infrastructures adaptées garantissent la confidentialité. »
À retenir :
La confiance dans le cloud doit être mesurée. Pour garantir la confidentialité, privilégiez les solutions souveraines, exigez la transparence contractuelle et auditez régulièrement vos fournisseurs.
Conclusion : dépasser les idées toutes faites
L’intelligence artificielle n’est ni une baguette magique, ni un simple chatbot, ni une technologie neutre en matière de confidentialité. Les mythes qui l’entourent – sur le pouvoir du prompt, l’hégémonie de ChatGPT, ou la sécurité absolue du cloud – freinent l’innovation et exposent à des risques.
Pour tirer le meilleur de l’IA, il faut :
- Comprendre les principes fondamentaux des modèles, au-delà des effets de mode.
- Explorer la diversité des outils et des usages, en fonction de ses besoins réels.
- Exiger la transparence et la souveraineté sur ses données, en choisissant ses partenaires et ses infrastructures avec discernement.
L’IA n’est pas une boîte noire réservée aux experts. Mais elle exige un esprit critique, une veille active et une culture du risque. À l’heure où l’IA façonne tous les secteurs, dépasser les idées reçues devient un impératif pour rester compétitif et innovant.
À méditer :
« L’IA ne remplacera pas l’humain, mais l’humain qui sait s’en servir remplacera celui qui ne sait pas. »
(Remplacer, au sens professionnel du terme — on ne parle pas de robots tueurs ici…)
À vous de jouer : questionnez, testez, exigez, innovez !
Merci pour votre lecture et à la semaine prochaine pour un nouveau numéro de Lumière sur l’IA. D’ici là, on vous souhaite un excellent week-end de Pâques à toutes et à tous.
— L’équipe Lumind